Route des Dragonnades (étape 3)
Les 6 patrimoines à découvrir
- Flore
Châtaignier
Depuis plus de 5 siècles, le châtaignier retient la terre et la vie sur les pentes des Boutières. Au début du XVIIIème, greffages et sélections amènent le pays à découvrir sa châtaigne locale : la comballe. Cette châtaigne est originaire de la ferme des Combeaux sur Saint-Pierreville. Elle fournit alors la base de l'alimentation des Hommes et des bêtes. La châtaigne d'Ardèche est une AOC (appellation d'origine contrôlée) depuis 2006. Elle concerne la châtaigne fraîche et sèche, les brises de châtaignes sèches, la farine, la purée et les châtaignes entières épluchées. Les producteurs cultivent :– la sardonne : par croisement elle a permis de sélectionner les meilleures variétés actuelles ; – la bouche rouge, produit une amande unique, elle est plus productive et résistante ; – la comballe, qui fut identifiée à la ferme des Combeaux de Saint-Pierreville et qui jouit d'une grande réputation ; – l'aguyane, nommée pour sa forme pointue, est spécifique à la partie méridionale de l'Ardèche ; – la merle, précoce et rustique, pousse dans les combes fraîches du Haut-Vivarais. Mais tout l'arbre est utile : des bogues aux feuilles, des branches au tronc. Chaque partie est utilisée, fournissant la litière aux bêtes, la charpente des maisons, les meubles, les outils et accompagnant l'homme tout au long de ses jours, du berceau au cercueil, à tel point que l'on a pu parler de "civilisation du châtaignier". - Patrimoine historique et religieux
Mobilier Dragonnades "ST PIERREVILLE - PONT DE MOYÈRE / 1860 - Âge d’or de la châtaigne"
Dès le XIIIe siècle, le châtaignier colonise les pentes des Boutières cultivées en terrasses. Bien adapté au climat et à la géographie ardéchoise, « l’arbre à pain », comme il est surnommé, est une ressource essentielle pour la paysannerie. Nourriture providentielle durant les périodes de famine, la châtaigne sert également de monnaie d’échange. Au XVIIe siècle, les marrons glacés apparaissent sur la table des princes, notamment à la cour de Louis XIV.
En 1860, la culture de la châtaigne connait son âge d’or avec 40 000 ha cultivés en Ardèche. Mais l’exode rural et les maladies du châtaignier, l’encre à la fin du XIXème siècle puis le chancre en 1956 en Ardèche, voit la surface de production diminuer jusqu’en 1960 où elle ne représente plus que 6000 ha. La mobilisation des castanéiculteurs au XXe siècle permettra l’amélioration des techniques agricoles et de commercialisation, la lutte contre les parasites et la rénovation de la châtaigneraie ardéchoise. Dans les années 2010, le Cynips, insecte originaire de Chine, qui voit sa larve se développer dans le bourgeon du châtaignier, a fortement impacté la production en châtaignes d’Ardèche. La mise en place de systèmes de lutte biologique, par l’introduction d’un prédateur de la larve, a permis de réduire ces pertes voire d’éradiquer ce fléau.
L’implication des castanéïculteurs ardéchois pour valoriser une production locale et de qualité est à l’origine de la mise en place du PNR des monts d’Ardèche et de l’obtention de l’Appellation d’Origine Protégée « châtaigne d’Ardèche » au niveau européen.
La production de fruits frais pour alimenter les industries de marrons glacés évolue aujourd’hui vers d’autres débouchés comme la farine ou la confiture. La transformation et la vente directe par le producteur récoltant se développent en association à l’élevage ovin extensif qui profite des pâturages sur les serres.
Visitez la Maison du Châtaignier à St-Pierreville pour découvrir exposition, visites guidées et des animations sur la culture traditionnelle de la châtaigne.
- Patrimoine historique et religieux
Mobilier Dragonnades "SAINT-PIERREVILLE / 1709 - Assassinat de Claude De Vocance"
Le seigneur de La Tour, Claude De Vocance, dirige depuis son château de nombreuses expéditions punitives antiprotestantes entre 1685 et 1709. Il sera assassiné par un groupe de Camisards. Les châteaux de Sibleyras et du Pras, également habités aux XVIe et XVIIe siècles ont appartenu à des familles protestantes.
Filatures et moulinages se développent dès la fin du XVIIe siècle en Ardèche. Des familles protestantes développent cette activité. Aux XVIIIe et XIXe siècles, de nombreux moulinages sont construits dans les vallées utilisant la force de l’eau abondante dans le bassin versant de l’Eyrieux. Cette activité participe de la prospérité du pays en employant les femmes et apportant des liquidités dans les ménages.
En passant du stade artisanal au stade industriel, le moulinage connaitra un âge d’or avec jusqu’à sept fabriques à Saint-Pierreville. Grâce à l’amélioration de l’outillage et l’habileté de la main-d’œuvre, la qualité des soies du Vivarais est prisée par les fabricants lyonnais. Les crises du XXe siècle et la concurrence étrangère sont à l’origine de la fermeture de nombreuses fabriques. Toutefois, l’activité textile ne disparait pas totalement du territoire au XXIe siècle. Le moulinage RIOU transforme toujours de la soie à Extramianoux et ARDELAINE, entreprise du patrimoine vivant (D), emploie de nombreux salariés à Saint-Pierreville à la confection de vêtements en laine, matelas et sommiers.
L’implantation des villages de pente des Boutières, leur architecture et leurs matériaux de construction (granit ou grès) témoignent de l’adaptation des communautés villageoises au relief. Cet héritage est aujourd’hui un patrimoine bâti et paysager entretenu qui rend le territoire attractif pour les résidences secondaires mais également pour une population active du fait de la proximité des pôles d’activité du Cheylard et de la vallée du Rhône.
La fabrique du Pont d’Aleyrac propose des expositions d’art contemporain dans un ancien moulinage. Dans une ancienne filature en amont, ARDELAINE propose un espace d’accueil et de découverte (boutique, café-librairie, restauration et musée). Une exposition sur l’histoire de la Route est visible au hameau du Fival (à Saint-Etienne-de-Serre).
- Zone sensible
Natura 2000 Vallée de l'Eyrieux et ses affluents
Natura 2000 est une politique Européenne de préservation de la biodiversité qui s'inscrit dans l'accompagnement du développement socio-économique et culturel du territoire concerné. Avec ses presque 30 000 sites reconnus au niveau européen, il est aujourd'hui le plus grand réseau de sites naturels au monde.
Le site que vous traversez est marqué par la présence d'une importante diversité, que ce soit dans les paysages, dans la géologie ou encore au travers des espèces de la faune ou de la flore qui y vivent. Ceci est lié à un territoire très diversifié : rivières, zones humides, forêts, milieux prairiaux, pelouses sèches, landes ou encore milieux alluviaux le compose; mais aussi à la diversité de l'exposition, des climats et de l'altitude (de 89 m d'altitude à plus de 1 300 m). Parmi les espèce emblématiques présentent sur ce site on peut évoquer le Sonneur à ventre jaune, La Loutre d'Europe, Le Lézard ocellé, l’Écrevisse à pattes blanches, le Ciste de Pouzolz, La Pie Grièche grise, La Drosera, Le Pic noir, etc. - Patrimoine historique et religieux
Mobilier Dragonnades "ST CHRISTOL - LE FAU / 1807 - Église-temple de Saint-Christol"
L’église de St-Christol est accordée par Napoléon à la communauté protestante dès 1807 pour remplacer le temple détruit en 1665. C’est la première commune des Boutières à disposer d’un lieu de culte définitif. L’absence de paroisse catholique et la grande majorité de protestants dans la population justifient cette décision du préfet de l’époque.
Il reste peu de témoignage de bâti contemporain de la route des Dragonnades, Le pont du Fau en est un témoin puisqu’il a été bâti dans le cadre de la construction de cette route. Admirez sa courbure qui permettait le passage de canons et autres pièces militaires.
Les ponts, qui remplacent les anciens passages à gué, sont utilisés par les moulinages et les hameaux connaissent une forte croissance au XIXe et début du XXe siècle. Au Fau, la prospérité de la famille Dousson aboutit à la création d’une mini-centrale électrique qui permet d’amener une ampoule dans chaque maison.
La Route des Dragonnades a facilité le développement des échanges commerciaux au XVIIIe siècle, entrainant la création d’auberges et l’installation de maréchaux-ferrants. La circulation des charrettes permet également d’acheminer les denrées des Boutières vers les principaux marchés.
L’exode rural et la réussite industrielle du Cheylard contribuent au départ de la population de ce fond de vallée aux terres pourtant productives. Certains pâturages bien exposés et les nombreux vergers en terrasses aux abords du hameau en témoignent encore. La diversité du patrimoine fruitier ardéchois est aujourd’hui visible dans le verger conservatoire de St-Christol.
L’association Les amis du Talaron propose un carnet de découverte réalisé par ses habitants soucieux de faire connaître la vallée et son identité. Le chemin du Talaron s’appuie sur des itinéraires existants pour relier le Pont de Chervil (et la Dolce Via) à St-Genest-Lachamp.
- Patrimoine bâti
Route des Dragonnades
La Route des Dragonnades a été ouverte au XVIIème siècle par Louis XIV, pour contrôler la résistance protestante. De Privas au Cheylard, la route des Dragonnades se parcourt à pied, à VTT, ou encore à vélo. L’itinéraire, actuellement balisé, se découpe en quatre étapes pour une découverte pédestre : Privas - Col du moulin à vent (8km) ; Col du moulin à vent - Saint-Pierreville (22km) ; Saint-Pierreville - Saint-Christol (17km) ; Saint-Christol-Le Cheylard (13km).
Description
- Remonter la place vers la droite. Suivre la direction de Saint-Sauveur-de-Montagut et monter immédiatement à gauche la calade qui contourne l’église. En haut, prendre la route à droite et passer devant l’école.
- Après le cimetière, prendre à gauche, puis tout de suite en direction de Pras. Descendre (vue sur Talussac, les rochers de la Corbière et du Don) jusqu’à la rivière.
- Franchir le pont de Moyère et continuer jusqu’au carrefour de la route d’Albon. Prendre à gauche sur 50m, puis à droite franchir un portail pour monter un chemin dans un parc à brebis. Après des lacets et un portail, monter une route à droite sur 80m, puis bifurquer sur un sentier à gauche en sous-bois.
- Retrouver la route et la suivre à gauche. Passer le panneau en bois de Talussac (panorama à droite sur les serres de Saint-Pierreville et Saint-Etienne-de-Serres), puis deux virages. Après un cabanon en pierre, emprunter un sentier à gauche au pied des peupliers. Longer un bassin vouté. En haut, le chemin évolue entre murets ; panorama sur les lieux précédemment cités. A la patte-d’oie, poursuivre à gauche une piste caillouteuse (vue sur les vallées de Roubuol et du Rhône, le Vercors, le Diois). A la suite du bois, continuer tout droit sur 40m en laissant un sentier balisé à gauche. A la patte-d’oie, monter à droite et à la première intersection, prendre à gauche pour arriver à proximité du rocher de la Corbière (vue sur la roche de Gourdon, les Trois Becs et le Vercors). Poursuivre le long des parcs à moutons. Traverser le ruisseau de Roubuol, passer au-dessus des maisons des Granges. Rejoindre une petite route puis la quitter pour prendre à droite la chemin en bordure de la parcelle de Douglas.
- Atteindre la route des crêtes, au niveau de la Grangette. Suivre cette route à gauche sur 400m, puis tourner à droite direction «la Fau-Saint-Christol ». Continuer vers le hameau de la Ventouse.
- Avant ce hameau, dans un virage, virer à droite sur un sentier bordé de genêts. Descendre par des lacets. Délaisser une piste à droite, puis franchir le vieux pont sur le ruisseau de Faveyrolles.
- Ce pont est contemporain de la construction de la Route des Dragonnades. A la patte-d’oie, monter à gauche. Traverser le village de Fau et gagner l’intersection avec une route.
- Au panneau, remonter la petite route en direction de Saint-Christol. Avant un virage, emprunter à droite un chemin bordé de murets. A la jonction avec une piste, descendre à gauche jusqu’au mât de La Farge.
- Départ : Saint-Pierreville
- Arrivée : Saint-Chritsol
- Communes traversées : SAINT-PIERREVILLE, SAINT-GENEST-LACHAMP et SAINT-CHRISTOL
Météo
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